Vu dans la presse Le Progrès Article du vendredi
Vu dans la presse
Le Progrès
Article du vendredi 23 juin 2006
Les raisins de la colère
L'arrachage de 400 000 hectares de vignes, proposé par Bruxelles pour résoudre la crise du secteur vinicole, est très mal accueilli en France
Le ministère français de l'Agriculture juge « inacceptable » le projet de réforme du secteur vinicole présenté hier par la Commission européenne.
Las de dépenser 40 % de son budget vin en mesures de crise pour soutenir les producteurs européens victimes de surproduction, Bruxelles estime qu'« il y a urgence à réformer ». Son projet préconise notamment l'arrachage de 400 000 hectares de vignes dans les 5 ans à venir, la suppression des subventions communautaires pour la distillation et le stockage des surplus et la mise en place d'actions de promotion avec l'argent économisé. Et l'exécutif européen souhaite l'application de sa réforme à partir des vendanges 2008/09, après de vastes consultations avec les Etats membres et les producteurs.
« Les propositions de la Commission européenne sont à côté de la plaque et la France avec les grands pays viticoles de l'Union européenne va mettre tout son poids pour qu'elles soient modifiées », a déclaré le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau.
Dans l'ensemble, les organisations professionnelles de la viticulture en France ont également rejeté le projet, notamment le plan d'arrachage des vignes.
La Confédération des associations viticoles de Bourgogne (CAVB) estime qu'il s'agit d'un « projet de perdant ». L'organisation interprofessionnelle des AOC Côtes-du-Rhône et de la vallée du Rhône demande qu'il soit appliqué « avec lucidité et prudence ».