Documents Filière viticole : la feuille de route
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Adapter l’offre au marché, stratégie d’exportation, restructuration et reconversion : telle est la teneur du rapport Pomel sur la viticulture.
Ce rapport, intitulé "Réussir l’avenir de la viticulture en France", a été rendu le 23 mars 2006 par le préfet Bernard Pomel au Premier ministre.
Le document est issu des travaux menés dans chaque bassin viticole depuis le début de l’année 2006, sous la présidence des Préfets coordinateurs de bassins. Il expose un plan de modernisation de la filière viticole avec un objectif majeur : permettre aux vins français de conserver leur place d’excellence mondiale.
La première recommandation du rapport Pomel concerne l’adaptation de l’offre au marché mondial. L’opacité et la complexité des procédures d’agrément et de contrôle nuisent à l’image des vins français. Confrontée à la surproduction et à la concurrence étrangère sur les marchés mondiaux, la viticulture française est en crise.
La valeur des Appellation d’Origine Contrôlées (AOC) sera donc confortée : les procédures seront simplifiées et rendues plus cohérentes avec les exigences de la commercialisation. Ainsi, chaque Appellatin d’Origine des Vins Délimités de Qualité Supérieure (AOVDQS) devra être orientée d’ici un an soit vers une AOC, soit vers un vin de pays.
Afin d’accéder à certains marchés sur lesquels les concurrents de la France sont très présents, l’adaptation des produits relevant du "marketing de la demande" sera facilitée. Par exemple, "l’utilisation des copeaux de bois", déjà autorisée par l’Union européenne "sera prochainement traduite dans la réglementation nationale". "Sans toucher à la définition du vin, les techniques de désalcoolisation devront être généralisées", précise un communiqué du ministère de l’Agriculture.
12 millions d’euros seront destinés à financer un nouveau plan d’exportation du vin français. Il se traduira par le lancement d’une marque et d’un logo "France", un ciblage des produits soutenus et une politique d’études de marché détaillées, notamment aux Etats-Unis. "Il faut s’adapter à la mondialisation. il faut faire le vin du consommateur et non pas le vin dont le producteur rêve", a résumé M. Pomel.
Restructuration
Enfin, le rapport invite la filière à se restructurer. Pour faire face à la crise qui touche le secteur, 38 millions d’euros seront débloqués, assortis d’une enveloppe de prêts de consolidation de 40 millions d’euros et d’un fonds d’investissement. Chaque bassin devra proposer son propre plan de restructuration, en comptant sur l’appui des dispositifs européens et nationaux d’aide à la restructuration.
Afin de mettre en oeuvre ce plan, le rapport recommande un assainissement du marché : les excédents de stocks devront être allégés par l’intermédiaire d’un dispositif de distillation.
Un conseil national de la viticulture française sera aussi créé afin de coordonner l’action des bassins. Sa première réunion aura lieu avant le 1er juillet 2006 en vue de la campagne 2006/2007.