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7 mars 2007

Manifeste "Beaujolais demain" Lettre

Manifeste "Beaujolais demain"

Lettre ouverte à ceux qui veulent préserver le Beaujolais

Si le Beaujolais est en crise, la plupart des autres régions viticoles françaises (à l'exception de la Champagne et des grands crus) le sont aussi. L'érosion des parts de marché due à la pénétration des vins du nouveau monde et la nette réduction de la consommation en France font qu'aujourd'hui le prix d'achat à l’hecto est en chute libre et ne permet plus à de nombreux viticulteurs de vivre normalement de leur travail.

Dans ce contexte, les acteurs politiques peinent à trouver des solutions efficaces à cette crise  en dehors des aides à l’arrachage ou aux exploitations, d’une évolution des règles d’AOC ou d’une restructuration du vignoble... C'est bien dommage car notre viticulture, la diversité des produits et le savoir français (copié dans le monde entier) font partie intégrante de notre patrimoine :

- Avec une superficie de 876 200 hectares, le vignoble français représente en effet 2,8 % des surfaces agricoles et couvre 1,7 % du territoire.

- Avec 60 millions d'hectolitres produits chaque année, la France était "jusqu’à présent" n°1 des pays producteurs de vin à l'échelle mondiale.

- Avec quelque 189 000 emplois directement liés au travail de la vigne et du chai et l'emploi induit par la filière viticole dans des secteurs tels que la production de bouteilles, de bouchons, d'engrais et de produits phytosanitaires, de matériel de chai, sans compter la branche du machinisme et celle des produits oenologiques, la mise en marché du vin, auxquelles il convient d'ajouter les emplois liés au vin dans la distribution alimentaire et l'alimentation, la filière vitivinicole au sens le plus large occupe grosso-modo 800 000 personnes en équivalent temps-plein.

Quand on nous annonce la disparition probable d’un quart, voire du tiers des exploitations individuelles du beaujolais à une époque où le chômage est une priorité du pays, il ne faut pas appeler cela une crise,  il faut appeler cela une calamité.

Quand nous voyons des jeunes formés dans les écoles de viticulture renoncer à exercer le métier de viticulteurs ou à reprendre une exploitation, il faut appeler cela du gâchis.

Quand nous voyons ce savoir-faire qu’on a exporté faire merveille et recette dans d’autres pays et inonder notre marché intérieur, il faut appeler cela un exemple.

Quand nous voyons cette belle région qu’on nous envie se transformer peu à peu en  friches ou en cités-dortoirs à l’horizontale au fur et à mesure de l’arrachage des vignes, il faut appeler cela un désastre environnemental et touristique.

Quand nous voyons des restaurants parisiens afficher à la mi-novembre: « Ici, pas de beaujolais nouveau », il faut appeler cela un message d’alerte.

Quand nous voyons des clients fidèles revenir chez leur vigneron tout au long de l’année, il faut appeler cela du bon sens.

Il arrive un moment où il faut appeler un chat, un chat.

Il arrive un moment où il faut tout mettre à plat et poser le problème.

Poser le problème, c’est déjà un grand pas vers des solutions possibles et le retour à la confiance et à l’optimisme.

Le problème du beaujolais est aujourd’hui humain, économique, social, environnemental et doit mobiliser tous les acteurs concernés et pas seulement la profession.

Il est grand temps d’en prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard.

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